Monologue sur la peinture : Réalisme en perspective:
« Je n'exprime rien sauf la réalité », affirme l'artiste, qui voit dans la réalité un miracle, un terrain commun où chaque être humain vit une expérience unique tout en partageant un lieu d’origine spirituel universel. La peinture, pour lui, n’est pas une simple représentation des substances matérielles. Elle est un acte de transformation, une reformulation du monde visible à travers le regard et le cœur de l’artiste, révélant une autre réalité : celle qui résonne dans l’esprit humain. Comme il le résume : « Lorsque le monde réel devient le monde le plus réel, pour la première fois, un autre monde apparaît. »
La perspective, au cœur de sa méthode, n’est pas figée. Elle reflète la complexité d’un monde moderne, où une simple vision classique ne suffit plus. « Tout peut être le centre du monde, en même temps, sa circonférence. » Ce renversement des distances, où « la chose la plus éloignée de moi est la plus proche, et la chose la plus proche flotte le plus loin », incarne une tension artistique entre proximité et éloignement, entre réalité et abstraction.
Cette pensée, nourrie par une rencontre entre les philosophies de l’Orient et de l’Occident, transcende les limites du visible. La peinture devient alors « une autre réalité qui encourage notre vie », un élan qui pousse à voir au-delà des apparences. « Le but de la peinture n’est pas d’exprimer des substances, mais de prendre conscience d'une autre réalité.»
Pour atteindre cet autre monde, l’artiste plonge dans le réel, l’observe avec amour et intensité, car, dit-il, « le monde réel est un rêve pour nous ». Cette quête d’harmonie entre le tangible et l’intangible, entre l’individuel et l’universel, nourrit son œuvre et invite chaque spectateur à retrouver son propre « lieu natal de l'esprit » à travers la peinture.